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Critiques, dossiers, analyses, flashbacks... Bienvenue sur un blog consacré essentiellement aux séries télé mais également au cinéma.


Bilan Sherlock Saison 1

Publié par Jérémie Sanchez sur 23 Juillet 2014, 16:30pm

Bilan Sherlock Saison 1

Je suis actuellement en train de me refaire l'intégrale des Sherlock, la saison 1 y est passé en une demi-journée. Et je me suis dit que bien que cette saison commence à dater, j'allais vous en parler parce que clairement aujourd'hui, Sherlock c'est une série qui compte et que ne pas la regarder relève de l'hérésie.

Diffusée donc pour la première fois en 2010, la série Sherlock est le résultat d'une association de talents : Steven Moffat, alors showrunner de Doctor Who, et Mark Gatiss, acteur et scénariste sur la même série. Les deux collaborateurs mettent sur pied ce nouveau projet suite aux sessions de travail qu'ils tiennent lors des multiples et nécessaires trajets en train les amenant aux studios de Cardiff. La femme de Steven Moffat leur aurait suggéré de vite mettre le pied à l'étrier avant que quelqu'un d'autre n'en ait l'idée - Moffat avait produit et supervisé la série Jekyll pour la BBC quelques années plus tôt, il semblait déjà ouvrir la voie à une reprise contemporaine d'écrits classiques.
Et là, miracle : mise en chantier en parallèle de leurs engagements communs sur la plus grosse série anglaise du moment, la série Sherlock parvient avec aisance à s'extirper du tissu de vieilleries à laquelle on aurait pu la croire cantonnée, le fantôme de Sir Arthur Conan Doyle, omniprésent, guidant tous les fils narratifs.
La BBC poursuit ainsi son entreprise de réinvention (et de domination par la série de qualité), et se donne le loisir de jouer avec le folklore du personnage alors que son exploitation en parallèle par les studios américains bat son plein sur grand écran : les deux films consacrés à un Sherlock Holmes plongé en pleine époque victorienne, et incarné par Robert Downey Jr, sont sorties respectivement en 2009 et 2011, devançant de peu le projet de série de la BBC qui failli ne pas voir le jour suite à la diffusion d'un pilote test jugé peu satisfaisant. Alors, tu la sens la pression ? Pas du tout, vu comme le Sherlock réinventé fonctionne sur une écriture rigoureuse, des personnages intéressants et une envie ludique de partager son enthousiasme.

C'est en décalant les attentes quant au personnage de Sherlock, tenant ici moins du lord anglais que de l'autiste légèrement geek, que le prétexte s'émancipe du modèle et s'impose comme une nouvelle formule crédible. Le casting surprenant de Benedict Cumberbatch dans le rôle-titre est une idée brillante : le physique particulier de l'acteur permet une parfaite incarnation d'un génie introverti et socialement détestable, aux répliques cinglantes assénées avec le débit d'une mitraillette. L'acteur s'était fait discret malgré quelques rôles au cinéma (dont le Atonement de Joe Wright) et a depuis été employé par Steven Spielberg dans War Horse et J.J. Abrams dans Star Trek Into Darkness, où il incarne Khan.

Le Dr Watson répond lui aussi présent : Martin Freeman joue comme souvent le même personnage, celui d'un monsieur tout le monde faussement anodin, qui apprend sur le tas et se révèle de plus en plus intéressant à mesure que les liens entre Sherlock et lui-même se tissent. Le personnage fait office de boussole morale auprès de Sherlock, socialement déconnecté, et parvient grâce à son propre décalage, à communiquer avec son nouveau collègue (et colocataire).

Le gimmick le plus intéressant étant de voir comment les personnages ont été mis à jour à l'aune de notre société actuelle. Sherlock Holmes n'est plus un détective privé ayant pignon sur rue, mais un consultant extérieur vers lequel se tourne parfois la police de façon non-officielle. Le bonhomme est toujours doté d'un talent de déduction phénoménal, mis en valeur par une réalisation qui s'emploie à tout montrer. Ce talent ne vas pas sans une mise en marge de la société, voulue dans un premier temps, qu'on devine ensuite subie par le personnage. Et plus encore, Sherlock est un homme vivant avec son temps, faisant bon usage des outils technologiques mis à sa disposition : smartphones, ordinateurs, GPS, fidèle à la tradition du personnage, qui en son temps utilisait les dernières trouvailles scientifiques pour résoudre ses enquêtes.

La série est très maligne dans son introduction d'enquêtes modernisées, dans les références à sa propre mythologie, la réalisation soignée et sa narration au tempo soutenu, exigeante. La réinvention du personnage n'est plus un prétexte, elle est plutôt utilisée comme moteur à créer une nouvelle fiction de qualité, où personne ne se repose sur des lauriers acquis d'avance. Seul le second épisode, en partie dans sa tentative d'introduire des éléments orientaux, souffre de la comparaison avec les deux autres épisodes de cette première saison. Et si tout n'est pas encore au point, notamment dans les ellipses et ses artifices de montage, l'idée est bien présente, ne demandant qu'à être exploitée.

 

La première saison s'interrompt sur un cliffhanger particulièrement bien amené, qui contrebalance en une poignée de secondes l'existence de "Sherlock Holmes" (le mythe) dans ce Londres contemporain. Il aura fallu deux ans pour que la saison 2 ne nous parvienne, deux de plus pour voir la saison 3 arriver et visiblement deux encore pour la saison 4, annoncée aux dernières nouvelles pour début 2016.

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